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Patrick Martin a au moins un mérite : celui de la constance dans les positions qu’il affiche. Pour le numéro un du Medef, la politique économique et fiscale conduite depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, en 2017, doit poursuivre le même cap, malgré la défaite du camp présidentiel aux élections législatives. Ce message, attendu, a été lancé, lundi 26 août, en ouverture de la traditionnelle université d’été organisée par le premier mouvement d’employeurs à l’hippodrome Paris-Longchamp. Le dirigeant patronal en a profité pour redire tout le mal qu’il pense du programme du Nouveau Front populaire (NFP), avec des mots particulièrement virulents contre la « doxa mortifère et liberticide » développée, selon lui, par La France insoumise.
Une fois n’est pas coutume, aucun représentant de l’exécutif n’avait été invité à prendre la parole durant cette rencontre des entrepreneurs de France, car le gouvernement de Gabriel Attal expédie les affaires courantes et ne peut donc livrer aucune indication sur les mesures susceptibles d’être prises prochainement. Mais le ministre de l’économie démissionnaire Bruno Le Maire était là, assis au premier rang, en compagnie des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet (Renaissance) et Gérard Larcher (Les Républicains), qui ont prononcé un discours.
Sous les applaudissements nourris de l’assistance, le locataire de Bercy a été chaleureusement remercié par M. Martin. Mettant de côté les « divergences » qui ont pu surgir avec le pouvoir en place – notamment sur la suppression des impôts de production –, le patron du Medef a tenu à saluer ce « cher Bruno » : « Tu as été un artisan déterminé et déterminant [des] politiques pro-business. »
Si de telles orientations sont abandonnées, « ça se paiera cash », a enchaîné M. Martin, en agitant la menace d’un « déclassement » de notre pays. S’en est suivie une longue série de mises en garde, pour critiquer ouvertement les projets du NFP, dont l’application s’avère cependant très hypothétique, puisque M. Macron a annoncé, quelques heures après, qu’il ne voulait pas d’un gouvernement « sur la base du seul programme et des seuls partis [de gauche] ». Le président du Medef a réaffirmé son hostilité à l’idée de relever le smic à 1 600 euros net par mois et à l’abrogation de la réforme des retraites de 2023, qui a repoussé à 64 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension.
Au passage, il a adressé un appel du pied à ses homologues patronaux et aux responsables syndicaux pour redémarrer la négociation sur l’emploi des seniors qui avait échoué, dans la première quinzaine d’avril. Il s’est dit « prêt » à un tel exercice, mais à condition qu’il s’accompagne d’une baisse des cotisations pour l’assurance-chômage. Sur ce dossier, aussi, le chef du Medef reste fidèle à sa ligne : toujours moins de prélèvements sur les entreprises.